image.jpg"Un matin de juin, un vieil homme ferme la porte de sa maison et s’en va seul, à pied. Où va-t-il ? Pourquoi cet étrange voyage ? Sur le chemin, Louis est habité par le souvenir d’Anna. Les événements de son existence, la maladie qui a privé peu à peu sa femme de la mémoire, la manière dont il a traversé les épreuves sont autant de façons d’interroger l’amour et la mort, la dignité et l’identité, les souvenirs. Au contact de la nature, dans le silence et le mouvement de la marche, il s’avance à la rencontre de lui-même. À la rencontre de la vie et de l’essentiel…"

Il touche en cet instant le profond de sa mémoire, un trésor enfoui que le terreau du temps a conservé. Tout est là, en lui, dans un ordre qu'il ne peut ni choisir ni comprendre.

Extraits : … Dans la bourrasque de ses doutes, une image d'Anna. Elle arrondit ses bras dans un mouvement gracieux qui auréole son visage… Là, dans l'instant, Anna est là. Il la reconnaît.…
… Lorsqu'ils se sont tus tous deux, parce qu'il n'y avait plus de mots, lorsqu'il n'y a plus eu entre eux aucun possible par la parole, ils ont apprivoisé le silence. Redécouvert le dialecte subtil et archaïque du toucher. Tendresse des gestes de la toilette, enveloppe tiède de l'eau sur la peau, glissement léger du peigne sur les boucles blanches, réconfort d'une caresse douce sur le bras, consolation d'une main amie pour tenir la sienne. Au-delà de l'imaginable, l'ultime langage. Quant tout a disparu, il reste la mémoire du coeur…
… Louis a pris la route pour Anna. Comme une offrande, un hommage. Pour ne pas oublier ce qu'ils ont été et ce qu'ils ont accompli à deux. Il est parti pour la rejoindre, pour la retrouver, au bout d'un voyage comme celui qu'elle aurait aimé faire. Louis ne savait pas qu'il partait aussi à la rencontre de lui-même…
… La marche est l'apprivoisement de soi, du corps, de l'espace tout autour… Elle ouvre un territoire neuf de liberté…
… Il y a un soupir au fond de lui. Un apaisement issu de l'évidence.… Il accepte que la vie continue de le porter… Il lui dit la beauté de chaque matin, quand le soleil s'invite entre les fentes du volet et lui fait un clin d'oeil pour lui poser, inlassablement, la question essentielle. Es-tu encore capable d'inventer le jour ?


c_200_200_16777215_0___images_stories_hebdo_1107_fabienne300915.jpgFabienne Thomas aime la simplicité et les relations vraies. Passionnée par l'humain, sensibilisée à la question du handicap et de la différence, elle explore avec délicatesse notre manière d'être au monde. L'enfant roman a ainsi touché de nombreux lecteurs. Entre la conception d'ateliers d'écriture et son travail de création, elle a fait le choix de donner à l'écriture une place essentielle de la vie.

La nature resplendissante et la succession des heures accompagnent Louis sur les sentiers du temps et des souvenirs, rythment et soutiennent ses découvertes intérieures.
Inventer le jour aborde les questions de la fin de vie et de la mémoire, interroge l’amour. Qui est-on lorsque l’on a perdu sa mémoire, lorsque l’on ne reconnaît ni les lieux ni les personnes aimées ? Que reste-t-il au terme d’une existence ? L’amour peut-il résister à l’adversité et à la souffrance ?
Le soleil de juin en ce jour de solstice témoigne du côté lumineux de l’existence. Chaque matin est une promesse. Celle de la vie et de la beauté du jour à venir. Qu’en faisons-nous ? Parfois, la vie nous met à l’épreuve. Certains matins sont des champs de désolation. Quel est alors notre choix ? Pouvons-nous encore Inventer le jour ?
Un roman plein de poésie, d’humanité, de délicatesse qui invitera, peut-être, de nombreux lecteurs et lectrices, à se tourner vers eux-mêmes, à s'interroger et à se poser la question, Es-tu encore capable d'inventer le jour ?

Après "Ombre portée" et "L’enfant roman", Fabienne Thomas publie son 3e roman, "Inventer le jour". Éditions Passiflore. 220 pages.